
Bouteilles de vin français en vente dans un supermarché à Paris
par Gus Trompiz et Ardee NAPOLITANO
Les producteurs français de fromage et de vin craignent l'impact dévastateur des droits de douane de 30% annoncés par Donald Trump sur les marchandises importées aux Etats-Unis en provenance de l'Union européenne.
Une telle surtaxe, censée s'appliquer à partir du 1er août, risque d'avoir des "conséquences économiques désastreuses (...) pour les entreprises agroalimentaires françaises", met en garde Jean-François Loiseau, président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA).
"C'est un véritable choc pour l'ensemble de la filière laitière et pour les laiteries, les fromageries (...). C'est un marché très important pour nous", abonde François-Xavier Huard, P-DG de la Fédération nationale de l'industrie laitière (FNIL).
"C'est un nouvel environnement dans lequel on doit s'habituer parce que je ne pense pas que ça soit temporaire. C'est quelque chose qui risque de durer", craint François-Xavier Huard, interrogé dimanche par Reuters.
A ses yeux, la filière laitière française va devoir prendre en compte ce nouveau contexte d'instabilité commerciale pour réfléchir à ses marchés.
La filière laitière française exporte 40% de sa production, notamment vers les Etats-Unis qui importent beaucoup de fromages, essentiellement de l'emmental et du brie, mais aussi des produits frais comme des yaourts et du beurre.
François-Xavier Huard estime que la filière pourrait perdre "plusieurs dizaines de millions d'euros" de chiffre d'affaires.
La hausse des prix que risquent d'engendrer ces droits de douane sera d'autant plus pénalisante que les produits agricoles français, "notamment le vin, (sont) un produit plaisir", dit Yannick Fialip, président du Centre national pour la promotion des produits agricoles et alimentaires (CNPA).
"Si vous avez un peu moins de pouvoir d'achat, vous passez (...) C'est un produit qui risque d'être moins acheté. Donc (...) ça a un effet très fort sur les filières viticoles et dans les vins et spiritueux", dit-il, en rappelant que la récente faiblesse du dollar vis-à-vis de l'euro a déjà pénalisé les exportations vers les Etats-Unis.
(Reportage Gus Trompiz et Ardee Napolitano, rédigé par Mimosa Spencer, rédaction de Paris)
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